Colère
En une seule vision, eut-elle été une seule phrase, un seul mot, je vis en moi s'étendre le frisson d'un sentiment à la fois excitant et voluptueux, puissant et incontrôlable, subtile et rude. La colère est une illusion parfaite. Un mélange divinement démoniaque entre la haine et la peine, onctuosité sirupeuse de l'impossible alliance. La colère est une illusion; mais à ce point éreintant d'affliction qu'il me fut impossible de m'en défaire.
Le doute me pris. Etais-je mort pour rien? La raison de mes silences était-elle une frivole folie? Aurais-je été de ceux qui aiment à s'en couper les veines et qui d'aimer outre mesure, finissent par se mortifier l'âme à en flétrir d'inconvenues? Le doute. Insidieux. Il attisait la colère avec tant d'insistance que j'en oubliais même sa nature perfide et fallacieuse. L'opprobre s'abattit sur mon souvenir.
Je me sentis l'envie d'user de mes compétences pour exprimer, d'une manière ou d'une autre, le Styx acide qui me pourrissait la non-existence. Rien. J'appris dès lors que la colère, invective, me condamnait à une pathétique neurasthénie. J'eus pitié de celui que je n'étais plus. Pitié de celui-là qui avait livré son cœur, tant à l'Amour qu'à
Qui sait, demain, les braises s'éteindront à la lueur de réponses nouvelles, d'un vide comblé, d'un regard offert, d'une parole étouffée. Qui sait? Mais l'heure ne m'abreuvait que du mépris de ces personnes qui, trop orgueilleuses de me voir ainsi, pour ELLES, me mourir, avaient choisi la voie de l'ignorance. Je n'étais plus qu'un pion modelé, savamment placé sur l'échiquier de leur égide égocentrique. Pour l'un, j'étais le but, le début et la fin, l'objet à venger, l'espoir de salut. Pour l'autre, j'étais l'haïssable, le perfide, le lâche qui s'encouru de ses promesses sous prétexte de sauver une vie. Pauvre, pauvre de lui.
L'agonie se prolongea en une pensée fatidique et déplorable. Ce soir, comme les autres avant, comme les suivants et ceux d'ensuite, ils fermeraient les yeux sans savoir, sans admettre. Aveugles et sourds à leurs propres oripeaux de mensonges, ils se laissaient porter par les nuits sans lune. Sans savoir, sans admettre.
Et pourtant…la colère ne mentait pas. Une brisure. Innocente.
Et de raison, je craignis en mon désarroi de douleur qu'ils s'en cachent et que de lâches, il n'en fut de plus sublimes.
4 Comments:
Il n'y a pas de mot...
Je peux être ta plus grande fan, hein, dis?
Et la suite?
Oui! LA SUITE?
Vous, je ne sais pas, mais moi, j'achèterai le bouquin!
A quand le prochain opus?
En disant ça, je ne dis rien, mais on attend toujours...
...Et dire que j'ai mis tout ce temps là pour découvrir elmerick...
J'ai honte.
On continue?
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